Le cyberharcèlement est une forme de harcèlement se produisant via Internet, notamment sur les réseaux sociaux. Il implique des attaques répétées ayant pour but d’intimider, d’humilier ou d’isoler la victime. Contrairement au harcèlement traditionnel, le cyberharcèlement peut être incessant, dépassant les frontières physiques et rendant la victime vulnérable 24h/24. Les conséquences psychologiques du cyberharcèlement peuvent être très graves pour les enfants, allant du retrait social à la dépression voire, dans les cas extrêmes, au suicide. Face à cette menace de plus en plus courante dans une société qui baigne dans le monde numérique, les parents et le corps enseignant se doivent de protéger les enfants. Voici quelques pistes pour prévenir et lutter contre le harcèlement en ligne.
Protéger son enfant face aux dérives du cyberharcèlement
Expliquer à son enfant ce qu’est le cyberharcèlement et les risques qui menacent les harceleurs
Il est important que l’enfant comprenne ce qu’est le cyberharcèlement et en quoi cette menace est très grave. Expliquez-lui comment se déroule généralement le cyberharcèlement ainsi que la violence, voire la destruction psychologique que cette agression peut entraîner. Votre enfant doit tout d’abord comprendre qu’il est exposé, en tant qu’individu utilisant internet et les réseaux sociaux, à cette menace. Il doit connaître ses droits et l’importance de se protéger. Mais il doit aussi prendre conscience de la gravité de cette violence, afin de ne pas lui-même harceler un camarade.
Présentez lui ce qu’est la liberté d’expression, mais aussi ses limites. Faites-lui comprendre que les propos qu’il tient sur Internet peuvent avoir des conséquences pénales très lourdes car le harcèlement, qu’il soit physique ou numérique (injures, menaces de mort, chantage, intimidation, diffamation…) est puni par la loi.
Protéger son enfant de tout risque de cyberharcèlement
Si vous remarquez un comportement anormal venant de votre enfant (insomnie, tristesse, tracas, désintéressement pour l’école…), échangez avec lui et contactez au plus vite l’équipe pédagogique de son école. Ce sont souvent des signes avant-coureurs du cyberharcèlement chez les enfants. Si vous vous demandez qui contacter en cas de harcèlement scolaire, vous pouvez lire notre article à ce sujet.
Soyez également conscient de l’usage du numérique par votre enfant : s’il a des comptes sur les réseaux sociaux, lesquels, combien, s’il est très actif, s’il interagit beaucoup, etc.
Gardez un œil sur ses comptes et messageries, sans pour autant le “fliquer”, et installez un contrôle parental sur son téléphone portable et ordinateur.
Prévention du cyberharcèlement à l’école par la sensibilisation et l’éducation
Outre les parents, l’Éducation Nationale a un rôle essentiel à jouer dans la protection des enfants contre le cyberharcèlement. C’est pourquoi le programme « Phare » a vu le jour en 2021.
Cette initiative a été lancée afin de prévenir le harcèlement numérique dans l’ensemble des établissements scolaires. Basé sur huit piliers, le programme vise notamment à mesurer le climat scolaire, former une communauté protectrice, intervenir sur les cas de harcèlement scolaire, engager parents et partenaires et offrir une plateforme de ressources. Des actions concrètes sont déployées par l’Éducation Nationale, dont la formation du personnel enseignant via la méthode de la préoccupation partagée (MPP), axée sur une résolution coopérative des situations de harcèlement.
De plus, un protocole de prise en charge est élaboré et dix heures par an sont dédiées à la prévention du harcèlement scolaire. Le programme inclut une labellisation en trois niveaux pour évaluer l’engagement des établissements, avec une exigence minimale pour tous les établissements publics.
Trois événements clés soutiennent cette initiative de l’Éducation Nationale contre le cyberharcèlement : la Journée nationale contre le harcèlement, le Prix Non au harcèlement, et le Safer Internet Day. Enfin, 380 référents harcèlement scolaire de l’Éducation Nationale assistent les familles face aux situations de harcèlement sur le territoire.
Située à Paris, l’école Galilée est une école bilingue qui place la prévention du cyberharcèlement au cœur de sa mission éducative. En collaboration avec les enseignants, les parents et les élèves, l’école s’efforce de créer un environnement empreint de bienveillance, de respect et d’empathie. Cet engagement vise à offrir aux enfants un espace où ils peuvent s’épanouir, développer leur potentiel et grandir en toute confiance, à l’abri du cyberharcèlement.
Prévention contre le cyberharcèlement : les astuces et initiatives technologiques pour renforcer la sécurité en ligne
Voici plusieurs astuces pour se protéger et repousser les menaces de cyberharcèlement :
- Bloquer les personnes indésirables : ne pas hésiter à bloquer une personne qui tient des propos déplacés ou à la limite du harcèlement sur Internet. Cela peut en effet être un premier pas vers le cyberharcèlement.
- Télécharger des applications protectrices : l’application Bodyguard protège les utilisateurs des contenus haineux sur certains réseaux sociaux (YouTube, Instagram, Twitter, Twitch). Ceux-ci sont en effet automatiquement filtrés. L’application CyberHelp, quant à elle, permet aux enfants d’alerter sans attendre des adultes en cas de cyberharcèlement. On trouve également Stop Bashing, une application qui permet à l’enfant victime de capturer un message choquant ou blessant et de l’envoyer au plus vite à un adulte.
- Protéger ses mots de passe : afin de réduire le risque qu’une personne se rende sur les comptes de réseaux sociaux de votre enfant, voire se fasse passer pour lui, il est conseillé de ne pas utiliser le même mot de passe à chaque fois et de les changer régulièrement.
- Passer ses comptes réseaux sociaux en mode privé : il est possible de passer son profil sur les réseaux sociaux de mode public à mode privé. Cela évite que des personnes inconnues ou indésirables accèdent aux données et photos partagées.
- Signaler des propos à caractère haineux : ne pas hésiter à signaler tout contenu déplacé, raciste ou diffamatoire à l’aide des formulaires directement intégrés au réseau social ou bien via le site Pharos du gouvernement.
- Contacter une plateforme spécialisée : des spécialistes sont à l’écoute des victimes de cyberharcèlement et les accompagnent dans leur procédure de plainte : composez le 3020 (Non au harcèlement) ou le 3810 (Net écoute).
- Faire une demande de déréférencement : Google, moteur de recherche n°1 dans le monde, permet, via un formulaire, de faire une demande de déréférencement pour demander de supprimer des contenus problématiques. C’est le Droit à l’oubli qui entre en jeu ici.